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Innommable et l’Indéfinissable
"Sans le penseur, sans la pensée, il y a ce que les anciens nommaient le noumène, l’accessible à la connaissance rationnelle,
encore indéfinis lorsqu’il n’y a ni la matière ni l’énergie pour penser. Et de ce néant, l’esprit fait naitre des phénomènes.
Ils sont comme des graines de définissable, des constructions cognitives de la réalité.
Car penser, c’est déjà faire des mathématiques, et tel la prose de monsieur Jourdain vous ne vous en doutiez peut être pas.
L’esprit qualifie cette réalité intelligible, avant de la quantifier.
Deux branches des mathématiques y prennent racines, la théorie des ensembles et celle des nombres,
deux cathédrales de la pensé dont l’homme peut s’armer pour déchiffrer le livre de l’univers.
Ne nous y trompons pas, les concepts mathématiques sont vide de sens, et c’est l’acte de formalisation qui leur en donne.
Il est comme le claque de l’esprit humain sur le réel, l’outil mathématique vient recouvrir le phénomène,
l’articule avec d’autres en usant d’opérateurs, et suit son évolution dans le temps sous la forme de chaines causales.
La causalité, nous y voila. C’est cette même logique qui nous permet de peindre le réel et de rendre compte de sa dynamique :
de la morphogénèse d’une fleure, jusqu’à ce rayon gamma, messager d’un cataclysme survenu aux confins de l’espace-temps.
Mais ce tableau classique à ces coins d’ombres, de fluctuant, d’étranges et d’indéfinissables.
La physique quantique et la relativité sont à notre univers classique ce que le Dadaïsme est à l’art impressionniste.
Comme un morphisme de nos conceptions.
Le monde des quantas brouille les pistes du déterminisme, elle nous raconte l’histoire d’un photon,
dans son intime dualité d’onde et de corpuscule, sans que nous ne puissions ne serait-ce que le concevoir pleinement,
ou celle terrifiante d’un simple chat, tout aussi mort que vivant.
La relativité torture la toile de ce tableau, faisant fondre le temps et déformant l’espace,
déviant le chemin de notre photon de son cône de lumière,
jusqu’à le faire disparaitre dans l’indéfinis singularité d’un trou noir."
Fabien DECHERY, Chercheur postdoctoral, au CNRS de STRASBURG